Pour votre bien, partez !

Pour votre bien, partez. Nous voulons votre bien. Nous voyons bien que nous vous avons fait souffrir, et depuis bien trop longtemps, de Charles Martel le xénophobe, l’ennemi de la diversité, jusqu’à ce racisme ordinaire « Dupont-Lajoie » des villageois de Provence cherchant à éviter de se faire razzier par les Barbaresques et qui parfois, emmenés en esclavage, poussaient encore l’insolence jusqu’à refuser de se convertir. Je passe évidemment sur la colonisation du Maghreb qui ne fut qu’on long génocide à peine déguisé et à l’issue duquel nous vous avons forcé à continuer à cohabiter avec nous en vous déportant en France pour travailler dans les usines qui y existaient alors, alors même que vos terres étaient enfin purifiées de notre présence.

Vous souffrez. D’ailleurs, si vous êtes surreprésentés en prison, c’est à cause de cette souffrance qui rend certains d’entre vous délinquants car vous voulez rendre le monde plus juste. Et cette souffrance, malgré nos efforts récents, nous continuons à vous l’infliger. Tous vos sens sont offensés. Votre vue, bien sûr, avec ces traînées, nue-tête, en jupe et décolleté qui parcourent encore certaines rues, ou les croix au-dessus des églises et des pharmacies. Votre ouïe, heurtée tant par les propos islamophobes que par le son des cloches ou l’absence du doux chant matinal du muezzin ; votre goût est choqué par ces villes qui comportent encore des commerces de bouche non hallalisés ; votre odorat est frappé parfois par des relents de cochonnaille ou d’alcool ; et même le sens du toucher est touché dans notre pays, car vos femmes doivent subir autour de leurs yeux la morsure de l’air, une loi scélérate laissant exposés leurs visages à la concupiscence de tous les mâles. Vos enfants, ce que vous avez de plus cher, sont à la limite de la persécution dans nos écoles. Les cantines ne leur servent pas toutes de la viande égorgée comme il le faudrait, ils ne travaillent pas les jours de fêtes chrétiennes et, quand ils frappent un prof qui leur parle mal de leur vraie patrie, ils encourent des sanctions ! De plus, songez qu’au rythme où la France s’islamise, il faudra sans doute encore un siècle pour qu’elle ressemble au Qatar. Et quel Qatar, je vous le demande ? Un Qatar sans pétrole et sans soleil, quelle tristesse ! A ce propos, ne croyez-vous pas qu’avec notre obstination à garder l’euro, à maintenir absentes les frontières douanières et à réduire tout de même le déficit, nous ne finissions pas réduire voire supprimer les allocations familiales et les aides sociales diverses ? Comment vivre dans ces conditions ? Non, vraiment, il n’y a qu’une bonne solution, c’est de nous abandonner à notre moisitude et à notre triste sort.

Si ça ne tenait qu’à moi, je vous offrirais même une ou plusieurs de nos îles, au soleil. Tiens, la Martinique et la Guadeloupe, ça ne vous tente pas ? Vous auriez un point commun avec les autochtones, qui détestent eux aussi les « Français ». Oui, partez, c’est pour votre bien.

PS : Et surtout n’oubliez pas de prendre avec vous tous ceux qui pensent que vous êtes des victimes !

2 réflexions au sujet de « Pour votre bien, partez ! »

  1. « Tiens, la Martinique et la Guadeloupe, ça ne vous tente pas ? Vous auriez un point commun avec les autochtones, qui détestent eux aussi les « Français ». »
    Non, seule la minorité indépendantiste se veut anti-Français. Et elle le fait savoir haut et fort, ainsi que sur les murs, bien sûr.
    La majeure partie de la population se sent française et a beaucoup de liens avec la métropole, ne serait-ce que parce que tout le monde a quelqu’un de proche qui y travaille. Mais elle ne le dit pas très fort, c’est sûr.

    • Je pense que la majorité des Antillais voit surtout la métropole comme une source de sécurité économique sans laquelle leurs îles ressembleraient à Haïti. Ça n enlève rien au sentiment de rejet qu ont senti beaucoup de touristes et qui ne se retrouve pas, par exemple, à la Réunion.

Laisser un commentaire