C’est avec une grande tristesse que j’achève ce voyage dans le monde d’il y a un siècle. Un monde sans autoroutes, sans zones commerciales, sans immeubles hideux, sans bords de mer immondes, sans plastique dans les océans ou dans les arbres. Un monde où la diversité veut encore dire quelque chose, où même en Europe on met encore, souvent, des habits de sa région. Mais un monde qui a rendu inévitable, par ses progrès techniques, ce que je viens d’énumérer plus haut. Un monde dans lequel les Blancs, non contents de s’être emparés de l’Amérique quelques siècles plus tôt, s’acharnent à posséder chaque territoire habitables. Il semble que la colonisation fut une erreur économique, elle est avant tout pour moi une erreur morale. Et je ne dis pas ça parce qu’on s’est ramassés sur le territoire métropolitain tous les descendants de nos bon nègres et de nos bons arabes (quelques mesures simples appliquées à temps auraient permis d’éviter cette catastrophe en devenir). Non, je dis ça parce que j’aime la diversité, et que cette colonisation mit en place tout ce qui fait la mondialisation d’aujourd’hui, et en particulier l’homogénéisation, la mise en place d’une pensée unique des élites.
Je vous livre le dernier numéro, que peu de gens ont dû prendre le temps de lire ou d’acheter, la mobilisation générale étant sonnée le lendemain de la parution.
Deu
Deux choses remarquables : une manifestation qualifiée de « patriotique » partant de la gare du Nord (pour les non Parisiens il s’agit maintenant du lieu accueillant tout le pire de la planète) derrière le Président de la république. Et des hommes habillés en costumes alors qu’on est fin juillet et qu’on a tous des images d’un été torride. Pour le patriotisme je n’ai pas d’explication (c’est pas un mot synonyme de fascisme et racisme ?) mais pour les costumes j’en ai une. Outre un souci de correction bourgeoise, ils se sont bien pelés en 14, y compris pendant l’été. Le 27 juillet, il a fait 14° l’après-midi à Paris, et depuis cette date les 20° n’ont guère été dépassés.
La suite de la visite de Poincaré en Russie :
Puis
Puis celle du procès de Mme Caillaux qui passionnait apparemment :
Un financier étranger que la foule veut écharper car il fait passer ses intérêts avant ceux des petits épargnants et surtout qu’il dit du mal du marché français. Un autre monde, vous dis-je !
Des chances pour la France :
On pourrait lire l’article de cette façon : on a décoré des collabos, qui se sont empressés d’aller lécher les bottes de l’envahisseur et de trahir leurs compatriotes. Mais on ne le fera pas. Bien sûr, ces trois frères ne cherchaient que le bonheur pour leur pays, et ce bonheur passait par les lumières de la civilisation française.
Et je finirai sur un des articles inimitables, montrant que chaque époque a ses futilités, et que si l’on ne discutait pas du sexe des anges à la veille de la grande boucherie, on n’étudiait pas que des choses passionnantes :
Toujours agréablement surpris par cette revue, j’ai dégusté l’anecdote sur le financier conspué !
Pour la même anecdote survenue en 1939, je suis sûr que M Rosenberg eut été qualifié d Israélite et non de Viennois, il ressemble sur la photo aux Juifs tels qu ils étaient vus dans les revues antisémites des années 30 (ou à Rastapopoulos, au choix !)